Interview d’Eric Lefiot, président du SYPEMI
Qu’est-ce que le Facility Management (FM) ?
Le Facility Management consiste à confier – à un unique acteur – l’ensemble des services, des prestations liés à la bonne gestion opérationnelle et stratégique des organisations. Les activités concernées sont donc agrégées et pilotées par ce dernier. Il s’agit autant d’activités touchant aux infrastructures immobilières, qu’à leurs occupants : l’entretien des bâtiments, la gestion des locaux techniques et des fluides, le nettoyage des locaux, la sécurité, la gestion du courrier, l’accueil, etc.
Le SYPEMI compte aujourd’hui 24 adhérents qui réalisent un chiffre d’affaires d’environ 15 milliards d’euros dont 5 milliards en Facility Management pur, le reste étant constitué les prestations pilotées par le client. Les entreprises adhérentes de notre syndicat sont spécialisées dans le pilotage opérationnel de ces prestations
Les principaux intérêts de recourir au FM, pour l’organisation des services, sont essentiellement liés aux transferts des risques économiques et sociaux. L’intérêt va donc bien au-delà de la simple et unique optimisation économique. La flexibilité est un avantage majeur souvent mis en avant dans nos activités, dans la mesure où nos entreprises sont capables d’adapter leurs offres aux besoins des clients et les compétences aux divers postes de travail. Le SYPEMI mène par ailleurs une réflexion sur les conditions de mise en place de la polycompétence des collaborateurs des métiers de service.
Les acheteurs publics peuvent-ils recourir à des contrats de Facility Management pour l’organisation de leurs services généraux ?
Il est tout à fait possible pour les acheteurs publics de recourir aux prestations de Facility Management dans le cadre de la commande publique. Néanmoins, beaucoup d’acheteurs publics sont encore réticents car il leur semble difficile de concilier la notion de prestation globale, fondement même du FM, avec les obligations d’allotissement. Pourtant, le code de la commande publique prévoit qu’un acheteur public peut légitimement passer un marché global si l’une des trois conditions suivantes est remplie :
- Si le non-allotissement des prestations permet d’en réduire le coût financier,
- Si l’allotissement des prestations rend leur exécution plus complexe,
- Si l’acheteur public n’est pas capable d’en assurer l’organisation, le pilotage et la coordination.
Présent et reconnu dans les projets immobiliers importants, le Facility Management existe également dans certains services publics plus modestes. C’est notamment le cas des commissariats, des hôpitaux, des écoles, etc.
Quelles sont les perspectives de travail à moyen terme avec le secteur public ?
Dans les zones dites en réindustrialisation, les FMeurs sont en mesure d’accompagner les collectivités souhaitant créer de l’attractivité servicielle pour les entreprises locales. En tant qu’acteur, créateur et « ensemblier » de services, nous pouvons étudier et proposer la mise en œuvre de services pour accompagner le développement de l’industrie.
En zone rurale, où le télétravail a facilité l’installation de nouveaux habitants, nous pouvons créer des plateformes de services pour la logistique, la restauration, l’informatique, l’hébergement, …
En guise de conclusion, je dirai que notre principal atout réside dans la capacité de nos entreprises à créer des services adaptés sur-mesure au client et de piloter ces derniers en gérant l’ensemble des risques associés.